Le fond de l’air froid qui commence à pousser tout doucement l’été vers la sortie. L’achat de lainages chauds, de cols roulés que je commençai à porter dès la fin août même lorsque l’été refusait d’abdiquer en faisant osciller le thermomètre jusqu’à 25 degrés Celsius. L’odeur des cahiers neufs et des crayons colorés. Le retour des émissions de télévision tel que Virginie, l’ancêtre de 30 vies, qui est elle-même l’ancêtre de District 31, ainsi que Beverly Hills 90210, pas le remake là, l’original ! Retrouver avec joie ses amies après un bel été ! Quel bonheur !
Après ce préambule, je ne pourrais te cacher ni mon âge, ni le fait que J’ADORAIS la rentrée scolaire ! Quelle belle période de l’année qui apportait un certain renouveau ! Ne va pas t’imaginer que tout était rose, j’étais loin d’être la plus populaire et à cette époque, mes habiletés sociales me faisaient cruellement défaut ! J’étais comme dans tout ce qu’on fait à cet âge en apprentissage et pour apprendre ; on doit bien entendu prendre des risques qui nous mettent souvent dans des situations très inconfortables dans l’immédiat, mais au combien chargées d’apprentissages et de connaissances. Celles-ci me seront utiles toute ma vie. Tu veux un exemple, le voici le voilà ! En prime, à la fin de l’article, tu trouveras ma première photo du secondaire, mais prends le temps de bien lire mon histoire avant d’aller rigoler.
Retour en 1994, Marie-Soleil Tougas était une comédienne et animatrice aimée de tous. On la voyait partout à la télévision et au cinéma. J’aimerais bien te nommer une personne comparable aujourd’hui, mais je n’y arrive pas. Elle était unique, une fille, au grand cœur qui animait avec brio le téléthon Opération Enfant Soleil. Elle était aussi belle en dehors qu’en dedans. Durant l’année, elle surprend tout le monde en se rasant les cheveux. Elle crée l’événement et bien entendu cela lui va à ravir. Elle devient une icône de la mode et est la muse de certains designers. Tu te demandes où je m’en vais avec ça, ne t’inquiète pas, tout est lié plus loin.
L’été 1995, la petite Véronique a 12 ans. Elle s’apprête à commencer le secondaire. Une jeune fille enthousiaste, mais tout de même anxieuse devant cette nouvelle étape si importante qu’est la rentrée au secondaire. Ayant toujours eu de la difficulté à créer des liens avec les autres, elle se demande ce qu’elle pourrait faire pour être plus cool. Au même moment, un rendez-vous chez la coiffeuse s’impose pour ses cheveux qui trônent fièrement au milieu de son dos et qui sont victimes d’une permanente dont la date d’échéance était plus que passée.
Rendue sur la chaise de la coiffeuse, la jeune ado impulsive que je suis, a une idée géniale! Pourquoi ne pas me raser les cheveux comme mon idole Marie-Soleil Tougas ? Malgré toutes les tentatives de ma mère pour me faire prendre conscience de l’importance de mon choix, j’affirme haut et fort à ma coiffeuse : « on rase ! » Je vais tout de suite t’apprendre quelque chose, les cheveux rasés ça ne va pas à tout le monde. Tu te doutes bien, que pas 5 minutes après avoir coupé mes beaux cheveux longs je regrettais déjà mon choix. OK, je te donne le droit d’aller voir ma photo, mais reviens vite lire la suite.
Un mois plus tard, ma rentrée scolaire à la polyvalente arrive et je dois t’avouer que j’étais plus qu’une cible de choix pour les moqueries. En plus, j’aimais la mode, les extravagances et j’étais solidement en recherche de style, mais surtout de mes cheveux disparus. Donc dès que j’ai eu un pouce de cheveux de disponible, j’ai commencé à me faire des lulus sur la tête. Je ressemblais au petit martien Gazou dans les Pierrafeu avec deux antennes. L’HORREUR ! Malgré le fait que je me suis fait malmener tout au long de l’année, j’ai appris plusieurs choses extrêmement importantes et qui me servent encore à ce jour. Je n’ai pas eu d’autre choix que d’apprendre à assumer mes actions et à prendre mes responsabilités. Sais-tu que ça prend du temps à pousser des cheveux ? Même en secondaire 5, je n’avais toujours pas les cheveux aux épaules.
Un autre petit conseil découlant de cette petite aventure, j’ai appris sur le tard que mon cortex préfrontal ou plus simplement la partie de mon cerveau caché sous mon front était à cette époque de ma vie en plein développement et qu’elle se développerait jusqu’à mes 24 ans. C’est cette même partie qui nous permet de réfléchir avant d’agir. En ce sens, je te dirais que pour palier à ce manque de préfrontal et t’éviter une coupe de cheveux affreuse, une règle d’or s’impose d’elle-même, avant de prendre une décision pouvant avoir des conséquences à long terme, réfléchit y plus que quelques secondes et parles-en à des gens dont la vie t’inspire et bien entendu, des gens au préfrontal fonctionnel et bien complété. Cette règle d’or te permettra d’avoir d’autres opinions qui vont assurément enrichir ta décision et te permettre de passer au travers de ton adolescence sans trop de dégâts. Si tu as d’autres questions sur les changements qui se produisent à l’adolescence je te conseille un livre génial, Ça roule ! écrit par Danie Beaulieu qui est entre autres docteure en psychologie. Le livre est génial et très drôle. Des exemplaires sont disponibles à la maison des jeunes la Relève. Une meilleure connaissance de soi décomplique bien des choses et élimine beaucoup de stress inutile.
Et si tu ne peux retenir qu’une seule chose de mon expérience, outre la bonne rigolade que tu t’es payée devant ma photo de secondaire 1, c’est d’être toi-même ! Ce qui va bien à un ne va pas nécessairement bien à l’autre. Tu es magnifique! Profite du secondaire pour apprendre à te découvrir par le biais de nouvelles expériences ! Sois curieux et ose être différent, ose être toi !
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